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DENGENEA

2 octobre 2008

La généalogie Denarcy-Billard sur le Net

A ceux qui parfois me demande des renseignements sur nos ancêtres, l'arbre généalogique de la Famille Denarcy-Billard est publié sur les sites de Généalogie.com et Geneanet.org. Au fur et à mesure des informations receuillies, je le compléterai.
N'hésitez pas à poser des questions, les sites de généalogie sont parfois pénibles à déchiffrer. Bonne promenade 

http://www.geneanet.org/
http://www.genealogie.com/v2/membres-mon-compte/default.asp?theme=genealogie

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19 août 2008

Histoire d'une maison

Maison_de_VignotComme je l'écris dans le chapitre "Mes grands parents, Mémé," Louise Deville est née à Vignot, en 1889. A cette époque, ce petit bourg était indépendant et tirait une partie de ses revenus des carrières d'Euville toutes proches. Aujourd'hui les carrières sont fermées, la commune est intégrée dans la communauté urbaine de Commercy et elle a  perdu le charme désuet qu'elle avait du temps de Mémé.
Elle est née dans la  maison, voir la photo ci contre, dont la facade  située sur la route numéro 58, appelée aussi rue du Cabinet, sans doute, rue principale et route départementale, l'arrière de cette maison et le jardin donnait sur la ruelle Traine Poulain. Par un heureux hasard, j'ai retrouvé et décortiqué l'histoire de ces maisons mitoyennes qui ont vu la jeunesse de ma grand-mère.
Mon arrière grand père paternel, Emile, Nicolas, René, Deville né en 1851, s'est marié avec Marie Louise Aubry en 1888, alors qu'il avait 37 ans. Quand il a fait l'acquisition de cette maison, le 7 juin 1876, il avait 25 ans.
Il s'agit en fait  d'une maison mitoyenne, l'habitation  voisine appartenait déjà aux grands parents maternels de Emile Deville, La veuve et les héritiers Poitier
Les vendeurs de la maison un certain Monsieur Joseph Chatron le jeune, ainsi que Monsieur Joseph Chatron, tous deux cultivateurs à Vignot, consentent la vente de cette maison pour le prix de 2400 frs soit environ 6 500 € de 2008. Payable par le versement de 1000 frs à la signature, le solde bénéficiant d'un échelonnement de payement accordé par les vendeurs. Cette somme de 1400 frs produisant un intérêt de 5% devait être remboursée dans un délai de 9 ans. En 3 versements de 700, 400, et 300, en mai 1877, soit en moins d'un an, Emile Nicolas René Deville avait remboursé sa dette .
L'acte de vente ne comporte pas de descriptif de la maison, surface, nombre de pièces, il indique simplement qu'il y avait un jardin sur la gauche de la maison, qu'une partie de ce jardin de 6.50 métres en façade sur toute la profondeur, n'était pas comprise dans la vente, et qu'il y avait une remise et une cave accessible par l'arrière de la maison donnant sur la ruelle.
Cependant, afin de ne pas reprendre l'historique de la propriété de cette maison , le notaire s'est contenté de joindre à son acte les diverses mutations de cette maison.
C'est ainsi que nous apprenons que : (orthographe respecté)
Le 12 janvier 1771, par devant Notaires et Tabellions royaux, gardenottes héréditaires au baillage de Commercy en présence de Jean Jacquot manoeuvre demeurant à Vignot et Françoise Caillot sa femme de lui duement licentiées et authorisées etc... etc... ont vendu dés maintenant et pour toujours au profit de Antoine Janin, Maître cordonnier et de Barbe Lemoine une maison sise à Vignot rue du Cabinet, la situation cadastrale se faisant par positionnement par rapport aux voisins situés au nord au sud au levant et au   couchant. Cette vente est consentie au prix de 650 livres au cours de Lorraine, prix principal. 
Ensuite, est repris tout un mode de financement dans lequel intervient un marchand d'Euville, une "confrairie" des morts de Vignot, un prêt vendeur montrant si besoin était que nos ancêtres se débrouillaient sans les banques. J'essaie en ce moment, de me faire expliquer certaines coutumes qui apparaissent dans cette vente, la mention des vins bus et consommés dont la charge  appartient au vendeur, la confrérie des morts de Vignot qui participe au financement. Un historien local de Commercy pourra peut être m'aider.
Ci dessous en 4 pages l'acte de vente sur parchemin
12_janvier_1771_Maison_de_Vignot_Page_1
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5 ans plus tard, le 7 octobre 1776, la vente d'une écurie, aux mêmes Janin-Lemoine, par un certain Dominique Marc vigneron, qui déclare avoir vendu, cédé, quitté et transporté, dés maintenantet pour toujours, pour la somme de 250 livres au cours de Lorraine, là encore il est question des vins bus et consommés, à la charge du vendeur.
Ci après les actes de vente de cette écurie sur parchemin.
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7_octobre_1776_Maison_de_Vignot_Page_2
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7_octobre_1776_Maison_de_Vignot_Page_4

A nouveau le 8 octobre 1838, par devant Dominique, Henry, Odile Chenneval et son collégue, Notaires à commercy, un certain Jean Saunoir, demeurant à Sampigny, canton de Pierrefitte, vend à Joseph Chatron le jeune une propriété, suit la description de la maison, situation, par rapport aux voisins, ni contenance, ni descriptif. Rien n'indique comment ce Jean Saunoir est devenu propriétaire de ce bien, sans doute par héritage. Le payement devant être échelonné, il semble que là encore le vendeur fasse office de banquier.
Ci dessous l'acte de vente sur papier.
30_octobre_1838_Maison_de_Vignot_Page_1
30_octobre_1838_Maison_de_Vignot_Page_2
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Et pour terminer la vente du 7 juin 1876 à mon arrière grand père Emile Nicolas René Deville de cette maison et de ses dépendances par Joseph Chatron le jeune, devant le notaire de Commercy Maître Hyerard, qui sera ,lui et son successeur, le notaire de la famille Denarcy.
Ci dessous l'acte de vente sur papier.
3_juin1876_Maison_de_Vignot_Page_1
3_juin1876_Maison_de_Vignot_Page_2
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Enfin quelques réflexions sur l'histoire de cette maison.
Qui sont les personnages sur la photo ? A la fenêtre, mon arrière grand-mère, Marie Louise Deville-Aubry, à la porte, Mémé, Louise Deville, les 2 personnages à l'autre porte sont sans doute les parents de Emile Deville, Georges et Sophie Deville-Poitier, à la dernière fenêtre, encore une inconnue, pour l'instant.
Qu'est devenu la maison ? je crois me souvenir que Mémé m'a raconté que sa maison avait été démolie lors de la modernisation de la route entre Vignot et Commercy. Lors de son mariage, elle possédait encore quelques terres au lieu dit le "Ban de Meuse"  à Vignot appartenant en usufruit à sa mère Marie Louise Deville Aubry. Elle entretenait encore une relation épistolaire avec la Famille Defoug-Denarcy à Vignot dans les années 1950. Cette maison est reprise dans l'inventaire à la suite du décés de Emile Deville. Cet inventaire fort instructif fera l'objet d'un autre chapitre.
Il est à noter: que cette maison a toujours été occupée  depuis 1771 par des personnes travaillant le cuir, Maître cordonnier, Cordonnier, Bourrelier.
A noter également: l'acte de 1771 est écrit sur 4 pages alors qu'il en faut 7 en 1876, à comparer avec un acte de 2008.
Egalement : l'apparition du timbre à quittance sur l'acte de 1876

Et pour terminer: Quelques dates
Louis XV                   1715 - 1774
Louis XVI                  1774 - 1792
I° République, Terreur,
Directoire, Consulat     1789 - 1804
I° Empire                   1804 - 1814
Louis XVIII                 1814 - 1824
Charles X                   1824 - 1830
Louis Philippe              1830 - 1848
Seconde République     1848 - 1851 Président Napoléon III
Napoléon III                1852 - 1870

La 3° République commence aprés la défaite de Sedan et l'annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine par les Allemands - Si cette maison avait pu parler, que d'histoires à raconter. Située en 1771 route 58, ou rue du Cabinet, elle est située rue de France en 1906 2 ans avant le mariage de Louise Irma Deville "Mèmè".
Les Lorrains réagissaient à l'occupant Allemand qui avait annexé l'Alsace et une partie de la Lorraine.

Complément d'informations:
Aujourd'hui 18 septembre j'ai eu Monsieur Pierre Briot au téléphone. Ce Monsieur, historien à Commercy, est le directeur de l'office du tourisme de cette ville. Il m'a donné certaines précisions sur les us et coutumes de la Lorraine de la fin du XVIII° siècle. A cette époque la Lorraine était une province indépendante qui n'était pas rattaché à la couronne de France. La livre Lorraine avait une valeur autre que la Livre de Paris ou Versailles. Il doit y avoir un tableau des concordances sur le net.
Dans l'acte de vente de janvier 1771, il est écrit que l'acheteur bénéficie d'un "contract constitutif" de 100 livres auprès de la "Confrairie des morts de Vignot" il s'agissait d'une association, ayant pour but d'enterrer les défunts, (Comme les Charitables de Béthune) qui bénéficiait de revenus. (Lesquels ?) et qui agissait comme banquier pour le financement de certaines acquisitions.
Autre précision, le mot que je n'arrivais pas à déchiffer "coëff" se dit coiffe et correspond à une forme de taxe sur la vente de ce bien de même que la phrase relative aux vins bus et consommés. Aujourd'hui encore dans les ventes de terres ou dans les viagers on parle de "chapeau" . Est-ce la meme origine ? 

Bien entendu si des jeunes ont besoin des documents photocopiés ci dessus pour un devoir ou un exemple ils sont à leur disposition contre bons soins. Ils ont traversé plus de 2 siécles ce qui leur vaut un certain repect.

12 août 2008

Parez quarte... Contre de sixte... et Fendez vous...

Mon Maître d'armes, Monsieur Chevalier dit Che'Che n'avait que ce refrain là à la bouche.

A l'heure où nos escrimeurs font assaut de mèdailles aux J.O de Pekin, je me suis souvent demandé pourquoi mes parents m'avaient inscrit à la salle d'armes de Béthune alors que j'avais onze ans.
Je trouve la réponse dans la photo extraite des  archives familiales. A gauche le tireur est Lucien Denarcy, mon grand-père. Je me demande si cet excercice faisait partie de sa formation militaire, durant son service, ou s'il s'agissait d'un sport pratiqué dans le civil. Il semble, malgré la mauvaise qualité de la photo, qu'il s'agisse de combat au sabre et, je l'espère, les masques de protection, sont enlevés pour que l'on reconnaisse les tireurs.
L'autre photo, montre l'entrainement au sabre pratiqué au cours du service militaire. Lucien Denarcy faisait partie de la classe 1903, appelé pour un service de 3 ans. Appel divisè en 2 contingents par an.

Escrime
12 Dragons Escrime au_sabre_Repos

3 août 2008

Les Denarcy et les jumeaux

Le message de Jacques, annoncant l'attente de jumeaux chez Renaud et Marie Monsel, m'a donné l'idée de rechercher la fréquence de naissances jemellaires dans la famille Denarcy. Impressionnant...
Des plus jeunes vers les plus vieux,
Isabelle, avec Arnaud ,Romain et Quentin.
Chez nous, Isabelle et Véronique était jumelles.
Chez Thérése Bétrémieux - Denarcy, Anick et Patrick
A la génération de nos grands parents, je n'en trouve pas.
par contre notre aïeule, Marie Hortense Quentin épouse de Jacques Denarcy, mère de notre arrière grand père, Germain Eugéne, a eu par deux fois des jumeaux parmi ses neuf enfants.
Nicolas-Constant et Marie-Elise nès le 12 juillet 1842
Jacques-Jules et Marie-Hortense nés le 22 août 1857
Voila ce que je trouve parmi nos ascendants directs.
Bien sur, comme Fernand Raynaud, le gynéco nous expliquera que c'est une histoire d'oeuf, cassé ou pas.  Quand même, c'est surprenant...
En lien un petit dessin qui nous a été donné à la naissance des 3 garçons.
Triples

24 juillet 2008

Aline Denarcy-Fery : De Contrisson à Béthune

Mon père l'appelait grand-mère Aline, pourtant son vrai prènom était Marie-Aline, je pense que toute jeune elle a du avoir une préférence pour le prénom d'Aline, je trouve beaucoup de cartes postales envoyées à Aline Denarcy. C'est aussi l'arrière grand mère qu'il me semble avoir toujours connue. Le portrait photographique d'elle, fait par mon père, avec sa quenouille,  son fichu sur la tête, le visage ridé, a participé à bien des concours de photos alors que je n'étais pas né. Ce portrait a été longtemps exposé dans la salle à manger de la rue Eugéne Haynaut.
Marie-Aline Fery, est née le jeudi 8 juin 1854 à Contrisson. Elle est la fille de François Fery et de Madeleine-Hortense Godard. Lorsqu'elle est née ses parents avaient 31 et 28 ans. Le nom de Fery et de Godard sont des noms bien connus à Contrisson. Des maires, des conseillers municipaux, des gardes nationaux, portent ce nom.
De son enfance, de sa jeunesse, je n'ai pas d'informations directes. Certainement baptisée par le Curé de la paroisse de Saint Quentin, l'abbé  Coudry, (1853-1854), elle a du fréquenter l'école des filles installée dans une maison particulière acquise par le village en 1859, les institutrices sont des Soeurs de la Doctrine Chrétienne venant de la congrégation de Nancy. Soeur  Scolastique, au civil Marie-Victorine Gerard et la Soeur Chantal, au civil, Marie-Claude-Appoline, Mauvais. L'école des filles curieusement est dénommée l'asile. Les religieuses sont logées sur place et veillent sans cesse sur la bonne tenue de leurs jeunes éléves, y compris en dehors de la présence à l'école.
J'ai écrit sur mon arrière grand-père, aujourd'hui sur mon arrière grand-mére, avant d'être arrières grands parents ils ont vécu leur enfance parmi la jeunesse du village. Je dois imaginer qu'ils avaient vingt ans en 1873, Malgré la pèriode trouble ils ont du participer aux fêtes villageoises, Fête patronale, jour de la Saint Quentin, Fête de la Saint Jean, le solstice d'été, fête des moissons, et sans doute le grand marchè annuel qui réunissait  tout le canton.
C'était l'occasion  de danser, de se prendre par la main. Les moeurs n'étaient pas libres et les jeunes filles très surveillées par toute la communautée villageoise. La présence de la troupe n'était pas faite pour rassurer les familles.
Parmi ces occasions de festoyer "le borde" sorte de carnaval,  consistait à receuillir les dimanches qui précédent et qui suivent Mardi-Gras, des buches, des fagots, de la paille auprès des familles et des fermes  du village, Les jeunes amassaient tous ces combustibles en bucher, placaient au sommet un personnage travesti  bourré de paille. Le dimanche, après la prière du soir, le feu de joie, appelé Borde, était enflammé et les jeunes, garçons et filles, jeunes mariés, dansaient autour jusqu'à l'extinction des braises. Les personnes qui n'avaient pas donné de combustible, étaient pourchassées, pris, leur visage était barbouillé  au charbon de bois. Le dimanche qui précédait Mardi-Gras, s'appelait le Borde des garçons et le dimanche qui suivait le Borde des filles.
A 24 ans Marie-Aline a épousé Germain-Eugène Denarcy le 24 mai 1879. C'est certainement le Curé, l'abbé Victor Parmentier, qui a succédé à l'abbé Coudry le 15 octobre 1854 et qui a conservé la charge de la paroisse jusqu'en 1889, qui a receuilli leurs consentements et qui a béni leur union.
Après son mariage, la même année, avec son mari, elle quitte  Contrisson pour aller s'installer à Bar le Duc. Sont-ils propriétaire ?  Je le pense sans en être certain. Il me manque une série de documents qui sont encore, peut être, place des Charitables à Béthune. Ici intervient la naissance de deux enfants, Lucien (1883) mon grand père et ...
A cet instant, plusieurs questions restent encore sans réponses.
La naissance d'un enfant décédé en bas age ? Fille ou garçon ? avant ou après la naissance de Lucien ? Maladie ou accident ? La photo du couple en 1890 environ, ou ils semblent tellement triste, tous les deux, est peut être une piste.
L'autre question,concerne la profession de Germain Eugéne est-il maçon ou boulanger ? Il était boulanger en quittant Contrisson, selon l'état civil (acte de mariage) le souvenir familial le dit maçon à Bar le Duc.
J'ai, peut être un début d'explication : Dans les villages, les jeunes avant leur mariage, travaille dans la ferme familiale,  à la morte saison ils  se louent chez des artisans qui ont une activité toute l'année. C'est une hypothèse raisonable de ce métier de boulanger. A Contrisson, les Denarcy sont tous agriculteurs et maçons, il n'est pas illogique de penser que le jeune marié a continué à Bar le Duc un métier qu'il connaissait de famille.
Quant à Aline je pense qu'elle s'est occupée de ses enfants, de son jardin, à Bar, ils avaient un jardin que l'on voit sur la photo représentant l'arrière de leur maison aprés le bombardement, en 1916,  qui a détruit le pont proche de leur habitation. Ils habitaient au bord de l'Ornain, Quai Victor Hugo au n° 30 (Voir le plan de la ville ci dessous)
A la mort de son mari, le 27 mai 1905, après 26 ans de mariage, elle reste quelques temps encore à Bar le Duc jusqu'au mariage de Lucien, peut être un peu plus tard.
Le bombardement de sa maison en 1916 est il à l'origine de son déménagement ? Je crois plus au fait que mes deux arrières grands-mères, originaires du même village, Contrisson, toutes les deux, 11 ans  les sèparent; leur unique enfant respectif, bien que  petits cousins à la 3° génération se sont mariès ensemble, elles sont veuves toutes les deux cela fait beaucoup de raisons pour que ces deux grands mères viennnent habiter chez leurs enfants. C'était et c'est encore une habitude dans les campagnes, il est rare qu'une personne agée, seule de surcroit, soit laissée isolée. La famille l'accueille et elle participe à la vie de la maison dans la mesure de ses moyens.  Au déménagement vers Béthune en 1920, Aline Ferry s'installe, avec la famille Denarcy, d'abord rue Sadi Carnot, ensuite Place Pétain (grand place) au Crédit Lyonnais nouvellement construit, et enfin rue Benoite Vincent où elle décéde en 1931 à l'age de 76 ans. Elle est inhumée dans le caveau de la famille Denarcy au cimetière nord de Béthune, (1°allée à gauche en entrant, et 3° ou 4° travée à droite, au début de la travée) . Quand elle est arrivée à Béthune, elle avait 64 ans, ce qui était un bel age pour cette époque, il faut comprendre le déracinement que cela a représenté. A Vitry elle était proche de Bar, elle avait des visites et entretenait une correspondance avec ses amies, le déménagement dans le Nord a du être difficile à assumer, d'autant que la ville de Béthune, sinistrée, se reconstruisait péniblement. Voila aujourd'hui ce que je connais de cette arrière grand mère. Une étude attentive des visages, sur les photos, peut aussi nous donner des informations..

Plan_de_Bar_le_Duc

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22 juillet 2008

Germain-Eugène Denarcy - Mon arrière Grand-Père

Plus j'avance dans le temps, moins j'ai de renseignements.
Germain-Eugène Denarcy est nè le dimanche 12 juin 1853 à Contrisson, département de la Meuse (55), arrondissement de Bar le Duc, canton de Revigny sur Ornain. (Voir l'album photos)
Il est le septième enfant de Jacques Denarcy et de Marie-Hortense Quentin qui ont eu neuf enfants, dont trois seulement  ont atteint l'age de deux ans. A sa naissance ses parents que nous retrouverons plus tard avaient 33 ans. Parmi ses frères et soeurs se trouvent des jumeaux, Nicolas-Constant et Marie-Elise nés le 12 juillet 1842 et décédés à l'age de deux semaines, ensuite Jules qui a vècu quatre jours né le 12 octobre 1843, et Honoré-Roméo né le 20 novembre 1846, c'est un membre important de la famille, dans de nombreux actes, il est le  témoin qui accompagne le père pour les déclarations de naissances en mairie de Contrisson, cependant il doit être décédé à l'extérieur de la commune, je ne trouve pas trace de son dècès dans les registres. Il y a encore, Théodule-Eugène, né le 27 janvier 1848 et disparu à quatre mois, Alcide, né le mardi 6 août 1850, qui a vécu vingt et un mois, Germain-Eugène, mon arrière grand-père, enfin Jacques-Jules et Marie-Hortense à nouveau des jumeaux. Jacques-Jules a vécu et fait une carrière militaire. Il a eu une descendance que je retrouve parmi les clubs de généalogie. Marie-Hortense a vévu deux semaines...
De cette famille trois sur neuf ont survécu, les mariages entre  cousins éloignés n'étaient pas exeptionnels, il fallait protéger le petit patrimoine que les familles construisaient alliance aprés alliance. Les recherches sur la consanguinité n'avaient pas atteint les petits villages où tous étaient plus ou moins parent. En étudiant les noms de famille de Contrisson je trouve les familles  Denarcy, Sanfaute, Fery, Godard, Murat, Debraux, Couchot, Heblot, Quentin, Contant, or tout ces noms je les retrouve dans mes ascendants, parfois plusieurs fois. A quoi tient une descendance ?
Autre surprise pour cet arrière grand-père, l'état civil, lui donne la profession de boulanger, le souvenir familial le dit maçon. Maçons, les Denarcy l'étaient tous de père en fils, maçons et cultivateurs, maçons et soldat, maçons et cordonnier, maçons et huilier, etc...
De sa vie  je n'ai pas beaucoup d'informations, la lecture des registres de la Mairie de Contrisson m'apprend qu'il a été rayé des listes électorales pour l'année 1879 et transféré sur celles de Bar le Duc. Il a certainement fréquenté l'école primaire payante, dont l'instituteur, Monsieur Wuillaume a exercé jusqu'en 1865 avant d'être remplacé par Monsieur Rolot. Cet enseignement coutait à ses parents la somme de 1.25 francs pour les mois d'été, et 1.65 francs pour les mois d'hiver, comprenant la charge du chauffage. Un investissement bien placè si l'on  en juge à la qualité des lettres ci dessous.
Le samedi 24 mai 1879, il épouse Marie Aline Fery. ( En 1760 Marie Jeanne Fery a épousé Louis Denarcy mon ancêtre en ligne directe nous essaierons de découvrir les liens de parentés entre ces deux femmes Fery)
De cette union sont nés deux enfants, un enfant décédé en bas age qui me reste  à découvrir et Lucien, mon grand père.
Aucune indication sur son activité de Boulanger, cependant il est reconnu comme tel  à Contrisson, en 1879, peut être qu'à Bar le Duc, il a repris le métier de ses parents, maçon. c'est une hypothése mais rien ne le confirme. Pourtant mon père m'a toujours parlé d'une chute d'un échafaudage qui aurait provoqué un cancer entrainant sa mort. Les boulangers tombant d'un échafaudage ne sont pas courant.
Il est décédé le 27 mai 1905, à Bar le Duc il avait 51 ans. Même pour son époque c'était jeune, la moyenne d'age de mes ancêtres est d'environ 60,65 ans  En lien, ci dessous, vous trouverez les derniéres lettres qu'il a écrites à Lucien son fils qui faisait son service militaire ( 3 ans) à Lérouville. Détail amusant, il se faisait appeler Eugène et signait ainsi alors que son nom était Germain. C'est en sa mémoire que mon père s'est appelé René-Eugène.  Le décés de son père a mis fin au service militaire de  Lucien qui devient soutient  de famille.
Voila ce que je sais sur cet arrière grand-père, deux lignes laissées par mon père, se terminant par un point d'interrogation,  quelques documents communaux de Contrisson. Pourtant je devine ce que sa vie à Contrisson a pu être: Il avait 17 ans en 1870, son village a été traversé et occupé par les Allemands, les Prussiens et les Uhlans qui suivaient la retraite de l'armée de Mac Mahon. Les fermes ont été réquisitionnées pour loger la troupe Les chevaux emmenés, les greniers à grains et à fourrage pillés, et le vainqueur a levé un impôt qui s'élevait pour l'année 1870 à 22.287 francs or pour la commune de Contrisson. L'histoire locale nous dit aussi que : cette année là, les récoltes ont été perdues en raison du grand froid de l'hiver précédent.
Il m'arrive souvent, de penser combien la vie de nos grands parents a été rude et  difficile. Pas ou peu  d'information, un travail pénible sur des petites parcelles de terre, souvent en location, une santé mise à rude épreuve, une médecine et des soins empiriques. Avec comme espoir, la bonne parole du recteur et plus tard du curé, qui menace plus qu'il n'apaise. Le Dieu de nos grands parents était plus craint qu'adoré.
Voici ce que j'ai relevé, gravé,  sur le mur extérieur de l'Eglise de Contrisson dédiée à Saint Quentin, ce mur borde le chemin qui, avant, conduisait au cimetière: (orthographe respecté) 

   Passant, penses tu Pas Passer par ce passage
  Si tu ni pense pas passant tu nes pas sage
.

Lettre_de_Eugene a Lucien_24_mars_1905___01   
Lettre_de_Eugene a Lucien_24_mars_1905___02
Lettre_de_Eugene a Lucien_24_mars_1905___03
Lettre_de_Eugene a Lucien_24_mars_1905___04
Lettre_de_Eugene a Lucien_12_avril_1905___01
Lettre_de_Eugene a Lucien_12_avril_1905___02

21 juillet 2008

Les Denarcy et la photographie

J'ai longtemps cru que mon père était le premier photographe amateur de la famille. Il est sans doute le premier de la famille a avoir été un amateur éclairé. Mais avant lui, son père, fondateur avec d'autres de la SPA, Société Photographique d'Artois, a été un photographe amateur.Je retrouve, parmi, des clichés, des photos de réunions de famille d'avant la guerre de 1914, des tirages de la reconstruction du beffroi de Béthune dans les années vingt. Je pense que: avant lui, son père ou un oncle, était déjà un photographe amateur. Certains clichés datent des année 1890-1895. C'est le cas de la photo ci dessous.
Si on considère que la photographie est devenue accessible aux amateurs vers 1890, premières pellicules,  plaques de verres traitées, prêtes à l'emploi, appareils photographiques d'utilisation moins contraignante, on peut dire que entre la famille Denarcy et la photo c'est une longue histoire d'amour. Dés le début il y a toujours eu un Denarcy sous le drap noir ou derrière le viseur. Lucien et avant lui son père ou son oncle, René, Lucie, Anick, Nicolas, et beaucoup d'autres je l'espère. En pièces jointes, deux cartes postales au sujet d'une photo voilée. Au passage, admirez l'écriture de Lucien Denarcy.
Souvent je pense à mon père, à ses réactions devant la photo numérique. J'entends son scepticisme et son approche curieuse en découvrant que la photo est exploitable instantanément. Le numérique est un progrès technique qui n'enlève rien à la qualité du photographe. Son cadrage, sa lumière, ses ombres, les rythmes de sa photo, c'est son expression artistique.

Au_sujet_de_la_photo_01
Au_sujet_de_la_photo_02

                                              Marie_Louise_Deville_Aubry_vers_1890

                                                                     

19 juillet 2008

Au sujet des photos

Dans mes cartons, je trouve beaucoup de documents en triste état. Stockés pour certains depuis plus de 100 ans au grenier, à la poussière, ils ont besoin d'être rafraîchis. Un scanner, un logiciel d'images et de retouche permet d'effacer la majorité des dégâts. Mais certaines photos d'amateurs, datant parfois d'avant 1900, ont été tirées par exposition à la lumière du jour. Elle sont parfois illisibles et je suis obligé de les "bidouiller" pour avoir un document exploitable. C'est le cas notamment des photos de Nicolas Deville et de Charles Rémus Aubry. A titre d'exemple, je vous soumets une photo qui n'est pas encore identifiée, bien que l'écriture au dos me laisse entrevoir une solution. Vous avez ainsi l'explication de certaines couleurs parfois fantaisistes.A_Identifier_01  A_Identifier_01_apr_s_correction  A_Identifier_02

14 juillet 2008

Ce grand'père... mystèrieux

Pourquoi mystérieux ?
Enfant j'en entendais parler souvent, pas de fête de famille sans que nous allions à Lorette, au cimetière militaire pour associer la mémoire de ce grand'père mort pour la France, à une joie familiale. Mais à 5 ans, à 7 ans, à 10 ans, parler d'une personne morte, c'est abstrait, c'est dans cette mort que réside le mystère de ce grand'père.
Marcel, Léonce, Julien,  Spas est né à Hazebrouck (Nord), le 12 avril 1884, fils unique de l'union de Edmond, Paul, Spas et de Marie, Julie, Despierre. Sa mère, décède le 18 avril 1885, un an après sa naissance.
Son pére Edmond se remarie le 28 octobre 1885 avec Lucie Vermeulen. Il faut comprendre ce remariage rapide, veuf avec un enfant d'un an la vie ne devait pas être facile.  De ce mariage, deux enfants naissent, qui sont les 1/2 frère et soeur de Marcel. Germaine en 1886, femme de l'oncle Raphaël Boorteel, mère de Germain, Jeanne (Hubben) et André. Et Gaston né le 18 mai 1889, Pére de Pierre, Marcel, Jean-Michel.
De son enfance, je n’ai pas d'informations, et personne ne peut m'aider. De son caractère c'est à ma mère que je dois tout ce que je sais de lui. Elle même le tient de sa mère, n'ayant pas de souvenir de son père. On le disait aimable, gentil, joyeux et bon vivant. Il avait une belle écriture régulière, de belles tournures de phrases,  n'ayant pas peur d'exprimer ses sentiments. La lecture de son carnet de guerre inachevé, m'en apprend beaucoup sur ce grand'père. (Voir le lien ci après) Il considère sa marâtre comme sa mère, les quelques écrits que je trouve le confirment. La rencontre de Marcel avec Louise Evin, ma grand'mère, n'est pas fortuite, les Vermeulen sont alliés aux Evin, par Augustine, soeur ainée de grand'mère,  mariée avec Léon Vermeulen,
(voir grand'mère) et par la famille Verbecke, la mère de César, l'époux d'Andrée, est une Vermeulen. Les réunions de famille ont fait le reste, Louise a rencontré Marcel. Egalement, il ne faut pas perdre de vue  que Béthune était ville de garnison et que de nombreux jeunes venaient y faire leur Service Militaire. Ainsi, Marcel Spas, soldat et musicien au 73° RI a côtoyé Maurice Chevalier qui y faisait son Service en même temps que lui.
Ils se sont maries le 6 janvier 1909, Marcel avait 25 ans et Louise 31 ans. Je ne sais pas si Marcel était boucher quand il s'est marié, ou si la rencontre avec la famille Evin a contribué à sa profession. Ses parents avaient un commerce de textiles, rue d'Aire à Hazebrouck, et dans la famille de Marie Despierre, je trouve un marchand de bois, bûcheron, et un boulanger. Rien qui fasse penser à la boucherie. Le jeune âge de Marcel, lors de son mariage, permet l'hypothèse d'une formation familiale. Je sais que l'oncle Léon Vermeulen, boucher de son état, était très proche de la famille Spas.
Une anecdote racontée par ma mère sur cet oncle Léon Vermeulen :
La tante Augustine, la femme de Léon, avait la réputation d'un caractère revêche, Paul et Marie Louise l'avait surnommée "Tante sardine désossée" son mari, pour avoir la paix, avant le mariage de mes parents, venait rendre visite à sa belle soeur, ma grand'mère qui habitait la même maison, et se proposait pour entretenir le feu dans la chaudière du chauffage central. Ma mère raconte: il s'installait à la cave, près de la chaudière, avec sa pipe et son journal et s'occupait de décendrer et d'alimenter le foyer... Là, au moins il était tranquille.
Homme estimable et estimé, Il a été Prévôt des Charitables de Béthune en 1929.
Je pense, sans en être tout à fait certain, que la boucherie de la Grand Place, fondée ou reprise par Marcel Spas, concernait aussi Léon Vermeulen. Comment ? Associés, salarié ...? C’est peut être en fouillant dans l'histoire de Béthune que je trouverai la réponse.
Le ménage Spas installe donc son commerce de viande, en 1909, après leur mariage,  je pense que les cinq années qui ont précédé la guerre ont été heureuses, de beaux enfants, une affaire prospère. Une vie active,tant professionnelle qu'associative.
Il est reconnu comme professionnel, le début de son carnet de guerre en témoigne, il est musicien, clarinettiste, avec le Chef Nanninck, gloire Béthunoise de cette époque,  il est doué pour le dessin, ses carnets de musique en font foi. Voila tout ce que je sais de ce grand'père mystérieux trop vite disparu.

Sa mort, sur le Chemin des Dames, au cours d'une bataille inutile, le 19 avril 1917, commandée par des généraux irresponsables, qui ne voulaient pas comprendre que: derrière un soldat se cache un homme, une famille. Sa mort a détruit la vie de sa femme, a eu des conséquences sur ses  enfants, Paul aurait-il été prêtre...? Et Marie Louise, ma mère, jusqu'à 90 ans m'a dit combien ce père dont elle n'a aucun souvenir lui a manqué.
J'espère que les documents, les photos, les liens, vous aideront à faire connaissance avec Marcel Spas. Quand à moi, j'aurais aimé le connaître, le souvenir que j'ai de son frère et beau frère, Gaston et Raphaël, me laisse penser qu'il aurait été un bon grand'père.

Carnet_de_guerre_Marcel_Spas

Commerce_Spas_Vermeulen___Hazebrouck  en 1 Lucie Spas Vermeulen mon arrière grand'mère, en 2 Edmond, Paul Spas mon arrière grand père, en 3 Gaston Spas, en 4 Marcel Spas, en 5 Germaine Spas. L'enseigne au dessus de la porte indique SPAS VERMEULEN

Cahier_journal_01

Cahier_journal_02

Cahier_journal_03

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Faire_part_Obit

12 juillet 2008

Grand’mère. Toujours si triste

.Louise, Félicie, Joseph, Evin est née le 8 décembre 1878 à Verquin canton et arrondissement  de Béthune. Elle était la cinquième d’une famille de sept enfants dont l’aînée Augustine (la vieille marraine) est devenue par son mariage sa tante. Cela est une autre histoire que nous verrons avec la famille Spas

Les autres frères et sœurs, Narcisse, née en 1867, la mère d’Andrée Verbecque, Henriette née en 1869, la grand’mère de Jean Lefebvre, Louis née en 1874 père de Marie Laloyer, Marie dont seul le nom figure dans les archives de l’abbé Paul, sans date de naissance ou de décés. J’aurai plus de renseignements en allant à la mairie de Verquin. Enfin Edouard, l’oncle Edouard le petit dernier de la famille né en 1882.

Ses père et mère : Télesphore, Louis,  Joseph, décédé à l’âge de 39 ans, et sa mère née Félicie, Marie, Joseph, Lenfant

De son enfance nous ne savons presque rien, elle n’était pas du genre à se raconter, ni à ses enfants et encore moins à ses petits enfants. Avec les dates que je relève, je pense qu’elle n’a presque pas connu son père qui semble décédé alors qu’elle  avait moins de 10 ans.

Veuve d’un premier mariage avec Jules Taffin, dont je n’ai ni la date de mariage ni la date de décès, elle épouse en seconde noce, le 6 janvier 1909, Marcel Spas, qu’elle rencontre dans des réunions de famille puisque sa sœur aînée Augustine est mariée à Léon Vermeulen, frère de Lucie Spas Vermeulen, marâtre de Marcel Spas.

Après leur mariage la famille s’installe à Béthune dans une boucherie sur la grand-place,  dans les maisons amassées autour du beffroi, face à la Mairie. L’histoire familiale raconte qu’un des pieds du Beffroi était dans l’arrière cour et des traces des toits restaient visibles sur les pierres de ce monument.

Il apparaît que la période  qui a suivi ce mariage ait été la plus heureuse de la vie de grand’mère. Un mari gentil, bon vivant, gai et joyeux,  musicien, aimant le dessin, bien dans sa ville et dans sa profession. Une photo, lors d'une réunion de famille, la montre resplendissante. Deux enfants sont venus couronner cette union, Paul né le 14 avril 1910, et Marie Louise , ma mère, née le 28 janvier 1913. Les charges du commerce et peut être une santé fragile, font que les enfants sont confiés à une nourrice de Verquin. «Nenin» pour qui ma mère gardera une dévotion jusqu'à sa mort. Enfant je suis allé souvent lui rendre visite, avec maman, dans le débit de tabac qu’elle tenait  dans le centre du village.

Malheureusement, le 1° août 1914, son mari est mobilisé,  d’abord, dans l’approvisionnement comme boucher   ensuite dans l’infanterie. La Somme, La Marne, et pour terminer le 19 avril 1917 à Craonnelle, où il est tué dans la Bataille du Chemin des Dames. Son corps n’est pas retrouvé, il repose dans l’ossuaire du cimetière militaire de Craonnelle. Seul vestige de cette courte vie commune, son alliance qui a été retrouvée et rendue à grand'mère.

Dés le début de la guerre,  la ville de Béthune étant sinistrée, grand’mère et ses enfants, accompagnés d’Augustine et Léon Vermeulen, quittent le nord de la France pour s’installer en Normandie, à  Envermeu où ils reprennent une boucherie.

De retour à Béthune, après l’armistice de novembre 1918, ils découvrent  que la boucherie, avec toute la grand-place, a été détruite au cours du bombardement d'octobre 1916. Provisoirement ils installent une boucherie Place du Jeu de Paume et avec l’aide de Léon Vermeulen ils arrivent à survivre en attendant la reconstruction de la ville.

En 1920, avec le soutien et le dévouement de son beau-frère,  Gaston Spas, elle fait valoir ses droits aux dommages de guerre et  construit la maison et le commerce de la rue Eugéne Haynaut. La famille Spas d’Hazebrouck, Edmond, Lucie, et Gaston, ses beaux parents, et beau frère, ayant un commerce de textile, c’est vers cette branche qu’ils orientent grand’mère. C’est la naissance du commerce de Madame Spas.

Paul a 11 ans, Marie Louise a 8 ans, quand toute la famille s’installe rue Eugéne Haynaut.

Après le mariage de mes parents, en septembre 1934, grand’mère cède son commerce à sa fille Marie Louise. Elle continue quelques temps à vivre à Béthune dans son appartement au rez de chaussée et au 1° étage

Le 24 mai 1940 l'immeuble de la rue Eugéne Haynaut  est  touché par une bombe dont un éclat,  retrouvé 40 ans plus tard,  est toujours dans mon bureau. Ce sinistre entrainera les transformations que nous avons connues .

L’orientation de Paul, la prêtrise, déterminera la suite de la vie de Grand’mère. En temps que mère de prêtre elle l’accompagnera dans ses différents ministères, professeur d’allemand, elle réside au Château de Bouvigny, alors petit séminaire, là où il enseigne. Curé de Bouvigny elle réside au presbytère. Quand l’abbé quittera Bouvigny pour enseigner à Saint Paul à Lens et assurer en même temps une mission d’aumônier des émigrés allemands, grand’mère reviendra à Béthune avec la gouvernante de l’abbé, Mademoiselle Jeanne Hertsens, qui fera l’objet d’un chapitre puisqu’elle a été très liée à la famille Spas-Evin,  au point de reposer dans le caveau familial à Verquin.

Grand’mère a souffert d’asthme une grande partie de sa vie, et son souvenir est associé à l’odeur de la poudre d’Escoufler qu’elle faisait brûler pour soulager ses déficiences respiratoires. La fin de sa vie, comme toute sa vie a été silencieuse, triste, ayant perdu la notion de la vie, de la famille, Vieillesse, dégénérescence, Alzheimer qui sait ? Après soixante ans c'était déjà la vieillesse  en 1950.

Comme si elle avait survécu après la mort de Marcel son mari.

Une anecdote racontée par l’abbé en 1971, racontant l’armistice du 11 novembre 1918, il avait 8 ans, à Envermeu, rentrant de l’école, les cloches sonnaient à la volée, les gens riaient, les fanfares jouaient pour fêter cet événement tant attendu. En rentrant chez lui, Paul a trouvé  sa mère en larmes, la guerre était finie et son mari était mort depuis 19 mois.

Grand’mère est morte, usée, le 4 octobre 1958 elle avait 80 ans. J’étais en Algérie à cette époque, les liaisons ont fait que  je suis arrivé trop tard pour lui dire adieu.

2_bis_rue_Eugene_Haynaut

Papier___lettre_Madame_Spas

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